Lieulien
Lettre-fiction, dessins, multiples, vidéo, lecture performée

Vallonpierre, photographie, 42x23, mutilple de 50 exemplaires
En 2023, invitée par l'Envers des pentes, pour une semaine de résidence dans un refuge de haute montagne, dans le Parc National des Ecrins, je décide de travailler sur la disparition des glaciers. On sait que des 286 actuels glaciers, il n'en restera que un ou deux d'ici 50 ans.
La montagne, que je côtoie tous les étés, est un espace qui invite à se relier – avec le temps, avec autrui, avec soi
-même et avec bien sûr tout ce qui fait le vivant : du plissement géologique d’une crête, au bruissement d’un glacier, en passant par le vol d’un aigle ou la vibration spécifique de la lumière.
Dans Penser comme un iceberg, Olivier Remaud explique à quel point le langage est une manière de vivre le monde et d’entrer en relation avec lui : ainsi, le « velage » est une expression consacrée chez les Esquimaux groenlandais pour décrire le décrochement d’un morceau de glace et la naissance d’un iceberg (faisant référence notamment au vêlage d’un baleineau). On parle de vêlage sec pour les glaciers en montagne tout comme et lorsqu’il s’agit de décrire les évolutions géologiques des glaciers, est évoqué le corps malade : cicatrice, plaies, béances, langues glaciaires, engrisement des montagnes, glaciers à vif….
De cette analogie entre les corps de la montagne et les corps qui composent l’ensemble du vivant, est né Lieulien, une série d'oeuvres jouant autant de l’intime que de l’extime, et associant espace, mémoire, récits et corps.
Bleu Sérac, aquarelle, 40x20
286 glaciers, aquarelle et impression, 30x30
Lieulien, vidéo, 2024, 4min10